Une compagnie aérienne iranienne est responsable de la propagation du coronavirus

Mahan Air Covid-19

La BBC a diffusé ces jours-ci une enquête-reportage, en persan et en arabe, révélant la responsabilité de la compagnie aérienne Mahan Air d’avoir propagé le Covid 19 dans plusieurs Pays du Moyen-Orient.  

Le 31 janvier 2020, l’Iran avait officiellement suspendu tous les vols à destination et en provenance de la Chine mais Mahan Air était la seule compagnie aérienne à continuer de voler vers et depuis la Chine, ignorant apparemment tous les instructions gouvernementales et celles de l’OMS.

Soulignons que Mahan Air est une compagnie aérienne iranienne privée fondée en 1991 par les Pasdarans. Elle est affiliée à l’Institut Kerman Molal-Movahedin fondé par Hossein Marashi, ancien vice-président iranien. Le commandant de la Force el Qouds des Gardiens de la Révolution islamiste, Qasem Soleimani, éliminé par les Américains le 3 janvier 2020 à Bagdad, fut un membre actif du conseil d’administration de cet Institut.

L’enquête de la BBC a révélé que durant la fin du mois de janvier 2020 à mi-mars, Mahan Air a exploité des centaines de vols à destination et en provenance de l’Iran et de l’Irak, des Émirats arabes unis et de la Syrie – pays où sont installés des milices chiites équipées et entrainées par les Gardiens de la Révolution.

Le reportage indique que ces pays ont autorisé la compagnie aérienne iranienne à atterrir dans leur aéroport même s’ils avaient déjà interdit les vols en provenance d’Iran. Il précise également que les vols se sont poursuivis malgré le fait que certains membres de la compagnie aérienne avaient été contaminés par le Covid 19. Cette conduite irresponsable de la compagnie aérienne iranienne a été l’une des principales causes de propagation du virus au Moyen-Orient.

Les premiers cas de coronavirus en Syrie et au Liban ont été enregistrés  sur les vols de Mahan Air. Certains passagers étaient des pèlerins chiites du Liban et de Syrie qui avaient visité la ville sainte iranienne de Qom, principal centre d’infection, d’autres, étaient des combattants du Hezbollah et de la Force el Qouds. 

Au Liban, le premier cas de coronavirus a été signalé le 21 février 2020 sur le vol W51152. D’autres cas ont également été enregistrés dans les bastions du Hezbollah dans la vallée de la Bekaa.  Les malades ont été soignés discrètement dans les hôpitaux du Hezbollah, mais la milice chiite libanaise refuse de donner des précisions sur le nombre exact des contaminés par la pandémie. Malgré les dangers de propagation, Mahan Air a poursuivi ses vols vers les pays du Moyen-Orient.

Le but principal est d’apporter de l’aide au Hezbollah au Liban, aux milices chiites pro-iraniennes en Irak et aux rebelles houthis au Yémen.   

L’implication de la compagnie Mahan Air dans le terrorisme et sa contribution à la promotion des activités régionales et internationales de la Force Quds ne sont pas nouvelles.  Mahan Air a été plusieurs fois inscrite sur une liste noire du Département du Trésor américain pour avoir aidé la Force Qouds à transporter des combattants de divers pays, des conseillers pasdarans, des armes et une assistance logistique en Syrie, au Liban et au Yémen. Soulignons aussi que certains pays européens, dont la France, l’Allemagne et l’Italie avaient interdit la présence de la compagnie iranienne dans leurs aéroports.