Macron et Israël: Le changement dans la continuité ?

Les relations franco-israéliennes demeurent solides et profondes bien que la passion l’emporte souvent sur la raison. De l’anathème gaullien de 1967 à François Hollande, l’histoire de ces relations est une longue suite de disputes, d’incompréhension, d’ingratitude, de froideurs, de rupture et de réconciliations. Chaque président a marqué son mandat par son style propre et par son empreinte, mais tous ont adopté jusqu’à ce jour une politique pro-palestinienne.

Voila déjà 50 ans qu’ils exigent un retrait d’Israël « de territoires » et notamment de Jérusalem Est. Voilà un demi-siècle qu’ils affirment pouvoir garantir notre sécurité avec « des frontières sûres et reconnues. »

Cependant, à vouloir jouer à tout prix un rôle d’influence dans notre région, la France n’a pas respecté, par sa politique partiale, les règles du jeu et le vrai arbitrage.

Durant ces 50 dernières années, toutes les tentatives françaises ont avorté, dont celles du président sortant avec sa ridicule conférence parisienne tenue cinq jours seulement avant l’investiture de Donald Trump, et sans la participation capitale de l’Etat d’Israël.

La politique pro-arabe de la France durant ce demi-siècle, avec le honteux vote à l’UNESCO, a-t-elle été bénéfique ? Bien entendu que non. Pis encore la France n’est-elle pas toujours la cible préférée des terroristes islamiques ? N’est-elle pas en état d’urgence permanent ?

La France d’Emmanuel Macron comprendra-t-elle enfin qu’il faut changer cette politique traditionnelle incompréhensive ? Réussira-t-il à mettre à l’écart le Quai d’Orsay ? Va-t-il réaliser que cette politique partiale ne rime à rien ?

Il est évidemment trop tôt pour le savoir, et le nouveau président sera bien préoccupé par ses problèmes socio-économiques internes. Toutefois nous demeurons sceptiques sur les bonnes intentions du nouveau locataire de l’Elysée.

Nous pouvons supposer que Macron, le brillant économiste-banquier, renforcera les relations bilatérales économiques, culturelles, technologiques et scientifiques, mais dans un but précis de « faire des affaires. »

Dans ce contexte, il est peu probable que nos relations avec la France redeviennent affectives et émotionnelles comme dans les années 1950. A l’instar de Pompidou, Giscard ou Barre, il n’y aura aucun sentiment. Macron adoptera vraisemblablement une politique d’intérêts, mercantile avec les pays arabes, et particulièrement avec l’Iran des Ayatollahs.

Nous espérons qu’il tiendra aussi ses promesses et luttera contre la délégitimation et tous les boycottages, notamment contre le BDS.

Concernant la lutte contre le terrorisme islamique, il pourra obtenir de bons conseils des services israéliens, s’il le souhaite vraiment.

Enfin, il faut toujours espérer un changement positif, mais notre déception durant ces 50 dernières années à l’égard de la France nous laisse penser qu’avec Macron le changement sera dans la continuité.

Freddy Eytan

 


Pour citer cet article :

Freddy Eytan, « Macron et Israël : Le changement dans la continuité ?  », Le CAPE de Jérusalem, publié le 9 mai 2017 : https://jcpa-lecape.org/macron-israel-changement-continuite/


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