La révolte des Arabes israéliens – causes et solutions
Les Arabes israéliens se sont violemment révoltés lors de l’opération contre le Hamas en mai 2021. Les émeutes étaient les plus vastes depuis la création de l’État d’Israël en 1948. Ils ont eu lieu simultanément dans un grand nombre de villes à population mixte, tel Ako ou Lod, mais aussi en Galilée, dans le fameux triangle qui concentre de villages arabes et également dans les zones bédouines du Néguev.
La violence comprenait des attaques contre des Juifs et leurs biens, incendies criminels, vandalisme et dégâts visant à nier l’identité juive de l’État. La violence verbale a pris la forme d’incitation publique contre les symboles et les structures de l’État.
Alors que la majorité des Arabes israéliens n’ont pas participé aux émeutes, seule une infime minorité s’est prononcée contre. La plupart de ceux qui n’étaient pas d’accord avec la violence ont néanmoins montré une compréhension aux motivations, même s’ils estimaient que cela ne justifiait pas de porter atteinte à la vie et aux biens. De nombreux dirigeants de la communauté arabe se sont appuyés sur des sophismes pour justifier la violence.
L’intensité et l’étendue des émeutes ont choqué la grande majorité des Juifs et ont surpris le gouvernement israélien et tous les services chargés de la sécurité. Aucune agence gouvernementale n’imaginait une telle ampleur et donc après l’onde de choc, il est bien temps de remédier les défaillances, étudier les causes et leurs implications pour l’avenir.
La conscience nationale-religieuse est liée à la perception de l’identité arabe israélienne et à la façon dont les émeutiers comprennent sa signification pratique : de nombreux Arabes israéliens se considèrent comme des Palestiniens et faisant partie du peuple palestinien.
(Réseaux sociaux)
Ils adoptent pleinement le récit palestinien, nient l’existence même d’un peuple juif et son lien souverain et historique avec la Terre d’Israël. Ils pensent que les Palestiniens sont le seul peuple indigène de cette région. Ils s’attendent à ce que les Juifs soient éventuellement contraints de partir et de retourner dans leur pays d’origine.
Les événements de mai 2021 à Jérusalem, en particulier sur le mont du Temple et dans le quartier de Sheikh Jarrah, suivis de tirs de missiles contre la ville Sainte et contre Tel-Aviv ont été focalisés par les médias et les réseaux sociaux. De ce fait, ils ont enflammé l’imagination des jeunes palestiniens et ont conduit aux émeutes.
Les Arabes israéliens ont un rôle unique dans la lutte palestinienne contre le sionisme. Au cœur de la lutte existe leur emprise inébranlable sur la terre, et leur influence sur la politique israélienne concernant le dossier palestinien. Le retour des réfugiés est pour eux un élément majeur pour changer fondamentalement l’identité d’Israël d’un État juif à un l’Etat pour tous ses citoyens.
En raison de leur situation unique en tant que citoyens israéliens, ils luttent de plus en plus pour une culture unique et assimilée au sein de la société israélienne. La plupart des Arabes israéliens sont confrontés à une tension entre leur engagement envers le récit palestinien et leurs aspirations à la prospérité. Cela implique souvent leur intégration dans la société israélienne et la reconnaissance du fait qu’Israël, l’État-nation démocratique du peuple juif, est une réalité qui a obtenu un large soutien international et jouit d’une puissance militaire et économique impressionnante.
Ces dernières années, la prise de conscience générale en Israël de l’inégalité économique et sociale de la population arabe israélienne s’est considérablement accrue, ainsi que la nécessité d’y remédier.
En conséquence, le processus d’assimilation s’est accéléré dans la société en général et de nombreuses ressources ont été allouées pour combler les lacunes dans les infrastructures, l’éducation, l’emploi, le logement et la police. Cependant, la situation reste problématique et les sentiments du public arabe ne changeront pas si vite.
Deux autres phénomènes ont préparé le terrain pour les émeutes. L’un est l’érosion continue de la gouvernance étatique des Arabes israéliens. Certains secteurs du public arabe israélien se sont habitués à ce que l’État n’interfère pas dans leurs affaires et ignore leur comportement criminel, en particulier dans le Néguev. Ce sentiment d’impuissance semble avoir été une composante qui a contribué aux émeutes.
Le deuxième phénomène est le retrait du parti islamique Ra’am de la liste arabe unifiée, et de se présenter indépendamment aux élections à la Knesset, puis de rejoindre la coalition gouvernementale.
Les émeutes de mai 2021 ont révélé l’intensité de l’hostilité d’une partie de la population arabe en Israël envers l’ordre publique et à l’égard de l’existence même d’Israël en tant qu’État juif et démocratique.
Le gouvernement israélien et les services chargés de la sécurité ont été contraints d’aborder le problème par des mesures socio-économiques et sécuritaires. D’énormes budgets ont été alloués aux infrastructures, à l’éducation, au logement et à la police dans le secteur arabe, tandis que dans le même temps, des préparatifs ont été faits pour faire face à de telles émeutes à l’avenir. Des changements structurels et opérationnels sont nécessaires au sein du Shin Beit, de la police, de Tsahal et la police des frontières pour pouvoir faire face aux futures émeutes.
Il est également nécessaire de restreindre la liberté d’action des acteurs engagés et les favorables à l’incitation à la haine et à la violence. Interdire les activités de la branche radicale du mouvement islamique et les liens du parti Ra’am avec le Hamas. Un changement d’attitude concerne aussi l’exercice de la gouvernance de l’État face aux crimes et au banditisme au sein de la minorité arabe.
Enfin, mettre un terme à la déligitimation d’Israël par des mouvements et des groupes qui mènent une campagne de diffamation et de boycott en accusant injustement l’Etat Juif de pratiquer l’apartheid contre les Arabes israéliens en attisant ainsi les flammes et en amplifiant la violence.
Voir l’intégralité de l’article et ses références sur le site du Jerusalem Center.
