La menace nucléaire de l’Iran est omniprésente

Le projet nucléaire de l’Iran pose un véritable dilemme pour les diplomates. Tandis que la diplomatie doit se conduire toujours avec transparence et précision dans tous les domaines, notamment sur le plan juridique, les Iraniens, eux, préfèrent dissimuler leurs intentions et leurs sites nucléaires. Ils sont spécialisés dans la ruse et la tromperie. 

Sur un sujet si grave et existentiel, Israël ne peut s’associer à ce jeu dangereux. Il devra œuvrer pour former une coalition internationale pour contrer la détermination de l’Iran à utiliser des armes nucléaires menaçant la sécurité d’Israël, le Moyen-Orient et la paix dans le monde.

Notre devoir est de motiver les membres de cette coalition à saisir l’urgence de la situation et à se préparer à agir sans délai supplémentaire.  

Le 4 août 2021, le ministre de la Défense, Benny Gantz et son collègue aux Affaires étrangères, Yair Lapid, avaient réuni à Jérusalem les ambassadeurs des États membres du Conseil de sécurité de l’ONU pour les informer de la situation. 

Benny Gantz avait affirmé que l’Iran a violé toutes les directives établies par le JCPOA (l’accord signé avec l’Iran le 14 juillet 2015 à Vienne) et qu’il ne restait en conséquence qu’une dizaine de semaines seulement avant l’acquisition des matériaux fissiles nécessaires pour pouvoir fabriquer une arme atomique. 

Les installations d'enrichissement de Natanz, photographiées en septembre 2019

Les installations d’enrichissement de Natanz, photographiées en septembre 2019 (Google Earth; Annotations ISIS)

Suite à cette déclaration de première importance fondée sur des informations fiables, Yair Lapid, lui, avait précisé plus tard dans une interview, qu’il voulait apaiser les esprits et éviter toute panique à la nouvelle que l’Iran était désormais un État au seuil du nucléaire. Il a fondé son argumentation en établissant une distinction nette entre un État au seuil de la fabrication d’une bombe atomique et un État qui possède une quantité suffisante d’uranium enrichi. Sans définir le laps de temps que l’Iran avait besoin pour produire une bombe nucléaire, Lapid avait précisé qu’il s’agissait de « beaucoup plus que quelques mois.”

Rappelons des faits sur le programme nucléaire iranien et ses missiles balistiques. Déjà en 1998, l’Iran a testé pour la première fois le missile Shahab-3 basé sur une technologie nord-coréenne. En 2003, le missile Shahab-3 est devenu opérationnel au sein des troupes iraniennes. Sa portée est de 1 300 kilomètres – la distance requise pour frapper Israël à partir de bases situées sur le territoire iranien. 

Centrifuge machines used for enriching uranium

(Tasnim)

Entre 1998 et 2017, l’Iran a effectué 21 essais avec le Shahab-3. En 2015, les Iraniens ont diffusé pour la première fois des cassettes vidéo montrant que l’Iran avait créé un système de bases de missiles souterraines. De ce fait, un système de lancement pour pouvoir lancer des armes à ogives nucléaires n’était plus nécessaire.  

Certains observateurs soulignent souvent que la militarisation de l’uranium en un véritable engin explosif prend un laps de temps. Toutefois, les rapports trimestriels de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) rapportaient déjà en 2011 des informations très inquiétantes.  

Des documents iraniens reconnaissaient que la détonation de l’ogive nucléaire devait se produire à une altitude de 600 mètres. C’était en effet, le point culminant de la première bombe atomique lancée en 1945 sur Hiroshima. 

L’uranium est un métal radioactif présent dans le sous-sol de la Terre. Avant de pouvoir l’utiliser comme combustible dans les réacteurs des centrales nucléaires, il faut l’extraire et le transformer.

Il se trouve sous deux formes ou isotopes – U-238 et U-235 – seul l’U-235 peut subir une fission nucléaire et libérer l’énergie d’une bombe atomique. L’uranium naturel ne contient que 0,7% d’U-235. L’enrichissement vise à porter ce niveau à 3,5 % pour un réacteur civil et à 90 % pour une arme atomique. Alors que l’accord avec l’Iran limitait le niveau d’enrichissement autorisé à 3,5%, Téhéran enrichissait à 4,5%, puis à 20%, se déclarant prêt à aboutir 60%.

Le 7 juillet 2021, l’AIEA a publié un rapport confidentiel qui divulguait que l’Iran a entamé un processus pour produire de l’uranium métal enrichi jusqu’à 20 %.  

Dans ce contexte, les dirigeants politiques israéliens devraient s’unir devant la menace omniprésente. Depuis qu’Israël avait alerté le monde des intentions belliqueuses de l’Iran, les puissances occidentales ont été tiraillées entre leur propre naïveté et leur désir de protéger leur commerce avec Téhéran. L’inaction devant le danger a permis au programme nucléaire iranien de continuer à se développer sans crainte.