La guerre de la France contre le djihad mondial

La présence active au Mali des organisations terroristes du djihad mondial est une conséquence directe du « Printemps arabe » et ses répercussions inquiètent également Israël. Des cellules terroristes  avec de grandes quantités d’armes et missiles affluent de partout vers la péninsule du Sinaï et la bande de Gaza.

L’opération au Mali est intervenue après l’intervention militaire de l’ancien Président Nicolas Sarkozy en Libye. La chute de Mouammar Kadhafi a provoqué un chaos dans le pays et dans toute la région. Elle a provoqué un renforcement des organisations islamiques extrémistes, et en particulier celle d’Al Qaïda du Maghreb (AQMI).

Paris est sans doute préoccupée par la présence d’organisations islamiques et salafistes au sein de la communauté musulmane vivant en France. Ces groupes fanatiques encouragent le phénomène de la conversion à l’islam et encouragent par l’endoctrinement l’implication d’activités terroristes. Mohammad Merah, responsable de la tuerie de trois soldats français et d’une famille juive à Toulouse, est devenu après son élimination un héros-martyr au sein d’une certaine jeunesse musulmane.

Il est bizarre de constater que la France socialiste, celle qui a décidé de retirer ses troupes d’Afghanistan, est déterminée actuellement à poursuivre son engagement militaire au Mali. Et pourtant, elle risque de s’enfoncer pour longtemps encore dans l’immensité des sables du désert du Sahara comme du Sahel. Paris devrait être également très préoccupée par les menaces d’attentats terroristes et notamment contre les institutions de la communauté juive.

Au départ, la France de François Hollande a choisi un vocabulaire peu approprié pour désigner les islamistes du djihad mondial. Pourquoi ne pas appeler un chat un chat et un terroriste un islamiste ? Comment ne pas se souvenir des propos directs et sans ambages de Lionel Jospin qui avait osé dire, ici à Jérusalem, que le Hezbollah est un mouvement terroriste ! C’est vrai, il a été fort réprimandé par Jacques Chirac…

La France qui n’avait pas réussi auparavant à libérer un otage français en Somalie a refusé aussi de s’impliquer dans une opération militaire supplémentaire pour libérer les otages étrangers dans les chantiers de gaz en Algérie. Elle a laissé faire une opération indépendante de l’armée locale, qui s’est achevée par un carnage de dizaines d’otages étrangers.

Cela fait plus d’une décennie qu’Israël met en garde contre le renforcement des islamistes et notamment de la branche Al Qaïda en Afrique du Nord. Les pays occidentaux et parmi eux les Etats-Unis et la France n’ont pas pris cette menace au sérieux. Même après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, la guerre contre le djihad mondial s’est focalisée contre l’Irak et l’Afghanistan. Rappelons aussi qu’en mars 2003, la France s’était opposée vigoureusement à l’invasion américaine en Irak et en décembre dernier elle a retiré ses troupes d’Afghanistan.

Avec le déclenchement du « Printemps arabe » en Tunisie et l’effondrement des régimes en Egypte et en Libye, l’anarchie a permis aux groupes terroristes de lever la tête et de s’unir dans une lutte sanglante contre l’Occident et les régimes pro. Des sunnites et des shiites préparent le terrain pour pouvoir mettre en œuvre la politique du djihad mondial.

En réalité, Hollande a agi selon la doctrine bien connue, à savoir que toute intervention militaire en Afrique est basée principalement sur des intérêts économiques et l’exploitation des matières premières. Le Président socialiste de la France continue dans la tradition de ses prédécesseurs 50 ans après la fin de l’ère colonialiste. Son pays n’a toujours pas abandonné son “engagement patronal” envers les colonies francophones (Liban, le Maghreb et l’Afrique noire) et continue à fournir une aide militaire, économique, et culturelle.

Dans le passé, la France est intervenue militairement au Zaïre, au Tchad et en Côte d’Ivoire. Elle possède des bases militaires permanentes à Djibouti, au Gabon, au Sénégal et même dans le Golfe persique. Des navires de guerre sont présents dans la région pour prévenir des prises d’otages et des attaques pirates.

Certes, en dépit du long retard, nous apprécions le combat de la France contre le djihad mondial, mais en conclusion, nous constatons qu’il existe un certain double jeu. Le terrorisme palestinien est toujours justifié et défini comme légitime par ce qu’il s’agit selon Paris de la « la libération de territoires occupés ». Plus encore, la France condamne Israël pour avoir osé lancer des opérations d’auto-défense contre le Hamas ou le Hezbollah, mais juge opportun d’agir contre des terroristes se trouvant à des milliers de kilomètres de sa capitale. Il est bien temps que la France change de cap et réalise que les terroristes islamiques du djihad mondial, au Mali, en Afrique du Nord, dans la Bande de Gaza, et dans la péninsule du Sinaï appartiennent à la même famille terroriste ! Nous devons les combattre ensemble et sans merci !

Freddy Eytan

Retrouvez cet article dans l’édition française du Jerusalem Post  et dans le magazine News Mili

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