Angela Merkel : l’amie fidèle à l’Etat d’Israël

Freddy Eytan

La visite d’adieu de la Chancelière Angela Merkel à Jérusalem marque la fin d’une longue époque fructueuse et amicale dans les relations bilatérales entre les deux pays. Son départ de la vie politique allemande laissera un grand vide et pose de nombreuses questions sur l’avenir de nos relations avec Berlin.

Certes, il existait avec la Chancelière des divergences, qui sont d’ailleurs avec l’ensemble des pays de l’Union européenne, sur les implantations et la solution du problème palestinien, mais avec Merkel cela se dit en toute amitié et franchement, et non pas par des leçons moralistes. C’était aussi le cas pour la menace existentielle du projet nucléaire iranien.

L’Allemagne est devenue notre partenaire commercial le plus important de la planète juste après les Etats-Unis. Les importations israéliennes représentent un total de presque trois milliards de dollars.

Alors que la France avait imposé un embargo sur les armes, la République Fédérale d’Allemagne nous a fourni du matériel militaire, notamment plusieurs sous-marins. Nous entretenons avec les Allemands de nombreuses relations scientifiques et universitaires ; contrairement à d’autres pays européens, dont la France, le boycott et la déligitimation ne font pas recette à Berlin, les campus sont chaleureusement ouverts aux professeurs, aux chercheurs ainsi qu’aux étudiants israéliens. L’Allemagne combat l’antisémitisme avec tous les moyens. La politique de la chancelière est constante, les promesses sont tenues notamment sur les visites officielles. 

Merkel comprend parfaitement que le combat tous azimuts pour la défense de l’Etat Juif est une cause juste et légitime.  

Angela Merkel, Reuven Rivlin

(Amos Ben Gershom/GPO)

Le BND, le service fédéral de renseignement extérieur en Allemagne, collabore étroitement avec le Mossad notamment pour déjouer des attentats sur le sol européen. Il a également servi d’intermédiaire efficace dans la libération de prisonniers israéliens dont celle du soldat franco-israélien Guilad Shalit. 

Ce n’est pas la première fois qu’un chancelier allemand effectue un voyage en Israël mais chaque visite, surtout à Yad Vashem, nous plonge dans la mélancolie et le souvenir d’un passé sombre et douloureux.

(Moshe Milner/GPO)

Face à la banalisation quotidienne de la Shoah et à la multiplication des actes antisémites, les visites de leaders allemands en Israël ne pourront jamais gommer la barbarie nazie de notre mémoire individuelle et collective mais nous réconfortent pour l’avenir.

En 1951, 3 ans après notre Indépendance et 6 ans après la Victoire contre Hitler, Konrad Adenauer et David Ben Gourion tournaient la page avec « une réparation morale et matérielle », selon l’expression du chancelier.

60 ans plus tard, Angela Merkel, réalise leur vision en demeurant une amie sincère et fidèle au peuple Juif et à l’Etat d’Israël. Nous en sommes très reconnaissants.

Dans l’espoir que son successeur suivra fidèlement cette realpolitik. 

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