Manifestation à Genève devant le siège de l’ONU

Le 18 mars 2019, des centaines de personnes se sont réunies sur la place des Nations à Genève devant le siège du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, à l’appel de l’organisation UN Watch.

Le but de ce rassemblement était de dénoncer les condamnations biaisées et systématiques des résolutions et des rapports des organisations onusiennes à l’encontre d’Israël.

De nombreuses personnalités ont participé à ce grand rassemblement et parmi elles les ambassadeurs des Etats-Unis et d’Allemagne, des représentants d’associations juives, dont le CRIF, ainsi que l’ancienne député Einat Wilf, l’ancien colonel britannique Kemp et le journaliste Philipe Val, ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo, et l’ambassadeur Dore Gold, président du JCPA-CAPE de Jérusalem.

L’ambassadeur Dore Gold a prononcé un discours dénonçant avec force la supercherie et l’ignorance des actes terroristes du Hamas. Il a rappelé l’aveu du juge Goldstone, qui avait enquêté lui aussi sur les actions israéliennes dans la bande de Gaza dans le cadre d’une commission du Conseil des droits de l’Homme. Gold a affirmé que le dernier rapport donnait un feu vert au Hamas pour continuer ses attaques et ses tirs de roquettes contre des civils et des villes israéliennes. « Est-ce que quelqu’un dans la commission a parlé des droits des agriculteurs israéliens du Néguev dont les champs ont été dévastés et brûlés par le Hamas ? », s’est interrogé Gold.

L’ancien directeur général du ministère des Affaires étrangères a présenté de nombreux exemples de l’approche unilatérale adoptée par l’ONU vis-à-vis d’Israël, par rapport à d’autres pays. Selon lui, le Conseil spécial créé en vertu de l’article 4 de la Convention de Genève ne s’est jamais réuni pour débattre de la violation de la Convention, mais uniquement dans des affaires concernant Israël.  Certains pays occidentaux ont mis au point diverses méthodes de combat pour la guerre urbaine, utilisant l’artillerie, l’aviation et même des lance-flammes pour combattre les forces de guérilla.

Gold a ensuite rappelé la bataille de Jénine dans le cadre de l’opération Rempart déclenchée en 2003 suite aux attaques terroristes encouragées par Yasser Arafat. Il a souligné qu’Israël avait risqué la vie de ses soldats pour justement ne pas nuire à la population civile dans le camp de réfugiés de Jénine.

« Israël ne demande pas aux forces internationales de le défendre, il est capable de se défendre lui-même, mais Israël exige de la communauté internationale de dire clairement la vérité. Aux Nations Unies, Israël a, hélas, du mal à l’obtenir. »

Dore Gold a accusé l’ONU d’être indirectement responsable de la montée de l’antisémitisme dans le monde et de la poursuite des activités terroristes du Hamas contre Israël.

« Lorsque les Nations Unies déterminent qu’Israël tue intentionnellement des enfants et des civils, cela contribue à l’intensification du climat antisémite qui plane aujourd’hui sur le monde entier, en particulier en Occident. Comment cette commission onusienne peut-elle porter des accusations contre Israël avant même de lancer des raids en riposte aux tirs de roquettes « made in Iran » lancées par le Hamas à partir de Gaza ? Savez-vous qu’Israël est le seul pays au monde qui envoie une série d’avertissements aux habitants ? Nous le faisons précisément pour éviter de nuire à des innocents. Et vous oser le blâmer, le critiquer et le condamner systématiquement ? Pourquoi ne parlez-vous pas de l’Iran, de son soutien au terrorisme international, de ses intentions publiques de raser l’Etat juif de la carte notamment par la bombe atomique ? »

Le quotidien suisse Le Temps a publié sur ce sujet l’opinion de deux membres de l’Association Suisse-Israël, Joël Herzog et Jean Auguste Neyroud :

« La traditionnelle et affligeante session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (UNHRC) se déroule à Genève. Des votes préparés à l’avance débouchent systématiquement sur des résolutions condamnant l’Etat d’Israël par une majorité de pays trop heureux de voir l’attention mondiale se détourner de l’Etat des droits de l’homme dans leurs propres pays. Ainsi se profilent chaque année des majorités quasi-automatiques pour accabler Israël, la plupart des pays occidentaux préférant l’abstention au refus, pour éviter d’éventuelles retombées commerciales pénibles. Mais est-il admissible que l’Etat d’Israël récolte autant de résolutions négatives que l’ensemble des Etats fautifs de la planète?

Cette mascarade est indigne de Genève et de sa tradition humanitaire, indigne de la mission originale du Conseil, indigne des ambitions de l’Organisation des Nations unies, indigne et hypocrite en regard du sort des populations concernées. Que le Zimbabwe, Cuba ou encore le Venezuela s’érigent en donneurs de leçons humanitaires étonne. Que sept résolutions épinglent Israël cette année par rapport à une seule contre la Corée du Nord, l’Iran et la Syrie, et aucune contre la Turquie et de nombreux autres pays surprend plus encore. Le Conseil atteint un sommet lorsqu’il réserve chaque année le point 7 (item 7) de son ordre du jour à Israël, et un autre point au reste du monde; cet abonnement, une sorte de privilège VIP d’Israël, permet à ses ennemis de se déchaîner en toute légalité. Qu’est-ce qui ne fonctionne pas au Conseil des droits de l’homme?

Il est temps pour l’opinion mondiale de refuser de participer année après année à une pantomime qui ne fait en rien avancer la recherche de solutions au conflit

  • La politique partisane régionale a pris le dessus sur la mission de base du Conseil. Des rapports biaisés, tronqués et élaborés loin des sites de l’action remplissent des objectifs stratégiques sans relation avec les missions originales qui trompent les opinions publiques.
  • Le rôle discutable de l’UNRWA est occulté. Conçue à l’origine par l’ONU comme un organe destiné à trouver une solution au problème des réfugiés du conflit israélo-arabe de 1948, cette organisation est devenue au fil du temps une officine vouée à sa propre perpétuation et au maintien de réfugiés – prétendument passés au nombre de 5 millions – dans leur triste situation. Le Conseil ne va pas s’en plaindre: il y trouve son pain quotidien. Les réfugiés, eux, restent sur leur faim, au sens propre du terme.
  • Une part importante du Conseil est liée à la cause arabe et musulmane qui n’a pas encore admis la présence d’Israël au Moyen-Orient et lui refuse tout droit. Cette fixation insensée sous-tend une attitude foncièrement hostile à l’égard d’Israël. Cette majorité refuse de comprendre qu’un pays ait le droit de se défendre lorsque sa population civile est bombardée et ses terres incendiées. Ou encore que son armée réagisse face aux débordements frontaliers d’une population palestinienne excitée par les terroristes du Hamas.
  • Enfin – ne nous y méprenons pas – l’antisémitisme est à l’œuvre. De beaux esprits contestent le reproche et invoquent l’antisionisme pour conserver leur pureté d’intentions. Nous leur conseillons de lire les traductions des manuels scolaires en langue arabe utilisés par les employés de l’UNRWA. Personne ne songe à revêtir les actions d’Israël d’une blancheur immaculée, mais chacun devrait se persuader que l’antisémitisme relève d’un autre âge, et que rien ne l’autorise.

Il est temps pour le Conseil des droits de l’homme de procéder à une saine évaluation du conflit israélo-palestinien, il est temps pour l’opinion suisse, européenne, mondiale de refuser de participer année après année à une pantomime qui ne fait en rien avancer la recherche de solutions au conflit: ça suffit, dirons-nous à la manifestation du 18 mars à la place des Nations. »

Voir l’intervention de Dore Gold :

 

Voir la manifestation devant le siège du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU :

JCPA-Le CAPE

 


Pour citer cet article

Le CAPE, «Manifestation à Genève devant le siège de l’ONU », Le CAPE de Jérusalem, publié le 19 mars 2019 : https://jcpa-lecape.org/manifestation-a-geneve-devant-le-siege-de-lonu/

NB : Sauf mention spéciale, toutes les illustrations sont libres de droits.

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