La conduite malveillante d’intellectuels et d’anciens serviteurs de l’Etat

Depuis la création de l’Etat d’Israël, il existait une règle d’or : ne jamais critiquer à l’étranger certaines décisions gouvernementales controversées, et débattre des problèmes en Israël, au sein de l’échiquier politique et dans le cadre du débat public.

La majorité écrasante des politiciens et des diplomates ont longtemps appliqué cette règle sans broncher.

Cependant, il existe une infime minorité de contestataires, de militants membres de mouvements extrêmes, d’anciens diplomates et fonctionnaires, et des intellectuels prétendant détenir exclusivement le courant de l’Histoire, le monopole de la vérité absolue, la voix de la morale et de la conscience.

En Israël, ce sont toujours les mêmes qu’on retrouve dans les colonnes des journaux étrangers et sur les réseaux sociaux. Ces marginaux sont omniprésents, ils sont d’intarissables bavards surtout dans les capitales européennes. Ils se réjouissent de laver le linge sale sur la place publique avec une forte arrogance et sans scrupule.

Ils refuseront avec mépris toute solidarité, union ou patriotisme. Ils se moqueront avec méchanceté, et vous répondront avec un sourire acerbe. Ils défendront toujours l’adversaire, même s’il a tort. Ils agiront par tous les moyens, mêmes les plus abjects pour faire entendre leur voix et obtenir gain de cause.

Cela est devenu un phénomène pathétique et un véritable complexe qui caractérisent certains marginaux israéliens.

Une manipulation flagrante

Winston Churchill disait que « la démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres déjà essayés dans le passé ». Nous pouvons ajouter qu’Israël est un exemple unique de ce genre où la démocratie agit parfois sans limites surtout dans le contexte de guerre que nous vivons.

Au lieu de plaider tout naturellement pour leur pays, manifester pour la cause de leurs compatriotes et combattre les injustices et les disparités sociales, ils préféreront toujours plaider ailleurs, salir leur gouvernement dans les pages des journaux étrangers, noircir la situation en évoquant, bien entendu et hypocritement, les droits de l’Homme, la conscience humaine et la morale. Nous connaissons parfaitement leur stratégie malsaine qui en réalité ne sert surtout que leurs propres intérêts personnels.

Dans le théâtre de l’absurde, nous avons vu hier des contestataires au Conseil de Sécurité de l’ONU. Ils n’étaient pas venus pour défendre les soldats de Tsahal qui assurent nuit et jour notre sécurité et la leur, mais pour dénoncer par des slogans creux de sens « les crimes de l’occupation dans les territoires palestiniens et notamment les méandres de la colonisation israélienne ».

Et ces jours-ci, nous avons vu d’anciens ambassadeurs critiquer violemment la politique du gouvernement, faire des appels à la Cour suprême, publier des pétitions, en soutenant, entre autres, des militants du BDS. Crime de lèse-majesté s’exclament-ils : « la démocratie se trouve en danger ! ». Pourtant, quand ils étaient, eux, en mission, n’avaient-ils pas accepté cette « politique de droite » ? Défendu le gouvernement ? L’ont-ils fait par hypocrisie ? Pour sauvegarder leur poste ? Par crainte ? Pourquoi n’ont-ils pas claqué la porte courageusement et démissionné ?

Chaque citoyen dans ce pays a le droit légitime de critiquer la politique du gouvernement et de participer au débat public, mais comment servir la cause de la délégitimation, notamment dans les instances internationales ? Ici, tout est transparent. Y a-t-il vraiment des sujets tabous ? Peut-on cacher quoi que ce soit à la presse et sur les réseaux sociaux ?

Dans un monde où les civilisations se déchirent, dans une région où le fanatisme religieux l’emporte et la loi de la jungle est déchainée, il n’y pas de place pour la sagesse et l’esprit cartésien pour traiter des Etats voyous ou des chefs terroristes.

L’appel à la raison, à la liberté d’expression cache, chez certains, une manipulation idéologique flagrante et tente de monopoliser le débat sur la solution d’un conflit douloureux qu’Israéliens et Arabes endurent voilà déjà plus de sept décennies.

La méthode employée rappelle celle des bolchéviques, c’est-à-dire celle de la pensée unique. Une certaine gauche en détresse, désemparée parce qu’elle rate à chaque fois les rendez-vous de l’Histoire. En déconfiture, en perdition et complexée, dépassée par les événements en cours, et par maladresse et précipitation, elle perd le contrôle dans le temps et dans l’espace.

« Gouverner Israël exige responsabilité, détermination, et retenue »

Certains intellectuels, « champions » des droits de l’Homme, s’abstiennent de signer des pétitions ou des appels musclés contre le Hamas, le Hezbollah ou contre les violations flagrantes des libertés par les Ayatollahs iraniens. Par contre, ils sont toujours présents et s’arrachent le micro pour accuser le gouvernement israélien d’immobilisme et de saboter la paix.

Le débat est donc volontairement tronqué et la démarche, malgré les bonnes intentions de certains, joue en réalité en boomerang contre nous, mais aussi contre eux. C’est bien de pouvoir se bercer d’illusion et de romantisme à distance, de voir un monde beau et gentil, mais cette naïveté est à double tranchant, aveuglante, et sans doute néfaste.

Gouverner Israël dans un environnement hostile exige responsabilité, détermination, et retenue en temps voulu. Etre audacieux, mais aussi être, s’il le faut, à contre-courant, ne pas céder aux pressions ni des politiciens et ni des médias.

Ainsi, on pourra relever les défis, affronter les risques et faire face aux menaces. Nous étions résolus dans la guerre, mais nous sommes toujours courageux et clairvoyants dans la recherche de la paix. La précipitation, la paix à tout prix conduisent à la capitulation, au chaos et aux catastrophes. Nos problèmes sont d’ordre existentiel et non philosophiques. Nous n’avons pas le droit à l’erreur.

Depuis la nuit des temps le peuple juif a surmonté ses querelles internes. Le caractère combatif de l’Etat juif demeure vivace et unique au monde. Toutes les tentatives de l’affaiblir à l’extérieur comme de l’intérieur sont vouées à un échec cuisant.

Freddy Eytan

 


Pour citer cet article

Freddy Eytan, « La conduite malveillante d’intellectuels et d’anciens serviteurs de l’Etat », Le CAPE de Jérusalem, publié le 21 juillet 2019: https://jcpa-lecape.org/la-conduite-malveillante-dintellectuels-et-danciens-serviteurs-de-letat/

NB : Sauf mention, toutes nos illustrations sont libres de droit.

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