La bande de Gaza dans un cercle vicieux

Depuis l’Opération Bordure Protectrice lancée contre le Hamas le 8 juillet 2014, nous constatons qu’aucun changement significatif ne s’est produit sur le terrain. Cette opération de Tsahal avait pour but de rétablir le calme et la sécurité dans le sud du pays qui avait alors souffert d’un déluge de tirs de roquettes. Après une cinquantaine de jours de combats, aériens et terrestres, une trêve entra en vigueur mais elle fut précaire.

Le Hamas et le Jihad islamique palestinien estiment en effet que les hostilités et l’escalade servent leurs propres intérêts et sont nécessaires car ils aident à démontrer leur engagement dans la lutte armée contre Israël. Les différentes escalades leur permettent de se vanter de leurs capacités militaires, de mobiliser leur population et de la détourner de sa misère quotidienne, et ainsi pouvoir obtenir une aide économique du Qatar. Leur tactique est d’accuser le président Mahmoud Abbas du sort des Gazaouis tout en exerçant des pressions sur l’Autorité palestinienne, l’Egypte, le Qatar et Israël pour qu’ils améliorent les conditions de vie à Gaza.

Israël demeure attaché à une politique visant à maintenir un certain équilibre dans lequel le Hamas devrait servir d’entité suffisamment puissante pour conserver le monopole de l’usage de la force sur son territoire, tout en restant suffisamment faible et dissuasive pour s’abstenir de lancer des roquettes sur Israël.

La poursuite des hostilités soulève des doutes quant à la capacité du Hamas à remplir ce rôle. Il semble que le Jihad islamique et certains des militants du Hamas soient suffisamment encouragés pour défier de temps à autre leurs dirigeants. Pourtant, le Hamas est toujours capable de rétablir la discipline et la retenue, ce qui signifie que la politique israélienne n’a pas perdu de sa pertinence. L’alternative à cette politique est considérée comme très coûteuse à court et à long terme, et c’est pourquoi Israël préfère s’en tenir à la politique en vigueur.

Lors du dernier round, Israël s’est montré plus disposé à améliorer les conditions de vie des Gazaouis. Si cette stratégie convainc les Palestiniens de Gaza de parvenir à un accord garantissant une période de calme prolongée, la politique aura été couronnée de succès. Mais si celle-ci échoue et qu’un nouveau round est déclenché et que le déluge de roquettes contre la population israélienne se poursuit, Israël serait dans l’obligation d’envisager d’autres options.

Dans ce contexte, soulignons que le problème fondamental demeure le fait que la population de Gaza est composée principalement de descendants de réfugiés palestiniens. Ils sont endoctrinés en permanence par leurs dirigeants pour croire que leur lutte armée contre les sionistes se poursuivre  jusqu’au au jour où ils pourront retourner dans leur ancien foyer. Ce récit perpétue le conflit et rend presque impossible une solution politique.

Cela signifie que les slogans qui appellent Israël à trouver une solution politique au conflit sont, malheureusement, détachés de la réalité sur le terrain. Les Palestiniens à Gaza désirent vraiment et méritent de vivre une vie meilleure. Hélas, leurs dirigeants, ne considèrent pas ce noble objectif comme vital et donc s’acharnent pour que la lutte contre l’État d’Israël demeure leur cause prioritaire.

 

Les caractéristiques et la logique des différents rounds 

Depuis la fin de l’Opération Bordure Protectrice de 2014, nous avons vécu huit différents rounds pendant lesquels des tirs de roquettes ont tous provoqué de violentes représailles. Cette escalade est intervenue suite à la « Marche du retour » et la décision de l’Autorité palestinienne de cesser de verser les fonds qu’elle transférait dans le cadre de son accord de longue date avec le gouvernement de facto du Hamas à Gaza. 1 La plupart des incidents ont été brefs et se sont généralement soldés par un engagement renouvelé de mettre en œuvre un accord de cessez-le-feu et un engagement à parvenir à un accord durable. Ces trêves sont à chaque fois atteintes suite à des raids intenses de Tsahal provoquant des dommages importants aux chefs et à l’infrastructure du Hamas.

Cependant, les clauses de ces trêves ne sont pas toujours pleinement appliquées. En effet, les dirigeants palestiniens à Gaza ne se sont pas engagés à arrêter les manifestations autour de la barrière de Gaza, mais plutôt à empêcher les Gazaouis de s’y approcher de façon sporadique. En réalité, cet engagement n’est qu’un aspect de la stratégie du Hamas consistant à maintenir une « violence contrôlée » le long de la frontière, où il tente de dicter le début et la fin exacte de chaque affrontement violent.

En analysant les différentes phases dans leur intégralité, il est évident qu’Israël se trouve engagé dans une guerre d’usure latente et prolongée, avec des objectifs et un modus operandi clairs. Chaque round de combat fait partie, en réalité, d’une « confrontation » plus longue, caractérisée par des schémas répétitifs.

Les informations recueillies par le Centre d’Information sur le terrorisme et le renseignement Meir Amit, le ministère israélien des Affaires étrangères, et divers autres centres d’information, fournissent un bilan approximatif de cet affrontement continu qui a débuté avec la « Marche du Retour » le 30 mars. 2018 [Voir en annexe les données statistiques et les informations relatives à chaque round].

Selon ces statistiques, nous relevons que le nombre de victimes israéliennes suite à des tirs de roquettes est de 4 morts. Qu’un soldat israélien a été tué par un tireur d’élite depuis la bande de Gaza en juillet 2018 et un civil tué en mai 2019. 2 , 3

  • Depuis le 5 mai 2018, le nombre d’Israéliens blessés par des roquettes, des obus de mortier et des tirs directs émanant de la bande de Gaza est de 282. 4
  • Le nombre de Palestiniens tués dans des frappes aériennes s’élève à 42 (dont 27 terroristes et une élimination ciblée).
  • Au total, 280 Palestiniens ont été blessés par des frappes aériennes.
  • Selon l’Agence de presse Ma’an, 305 Palestiniens ont été tués par des tirs de Tsahal et plus de 17 000 ont été blessés depuis le début de la « Marche du retour ».5D’après les données du centre Meir Amit, durant le courant de l’année 2018-2019, il est certain qu’au moins 167 des Palestiniens tués étaient impliqués dans des activités terroristes. 6 , 7Etant donné le manque de transparence dans données chez les Palestiniens, il est fort probable que le nombre de terroristes soit encore plus élevé.
  • Au total, 923 cibles dans la bande de Gaza ont été touchées par des frappes aériennes israéliennes, dont trois bâtiments de plus de cinq étages, huit tunnels et quatre bureaux servant à des activités terroristes majeures.
  • Au total, 1 835 roquettes ont été lancées contre Israël. Plus 8 600 hectares ont été endommagés par plus de 2 000 cerfs-volants et ballons incendiaires lancés depuis Gaza. 8

Dans la liste nécrologique palestinienne concernant certains des « civils » tués le long de la barrière, nous relevons que la presse arabe identifie parfois des chefs terroristes du Hamas ou du Jihad comme « médecin civil ».

 

Terroristes du Hamas transportant des roquettes pendant l’Opération Bordure protectrice

Une analyse de chaque escalade a révélé un schéma répétitif

Un incident déclenche l’escalade de violences. Israël réagit ponctuellement contre des positions du Hamas et du Jihad islamique palestinien. Ensuite, les différentes factions palestiniennes commencent à intensifier les tirs de roquettes sur l’ensemble de la région civile du sud d’Israël, et Tsahal est contraint de riposter par de fortes représailles. Les Palestiniens tentent de négocier un cessez-le-feu selon leurs propres conditions (principalement par l’intermédiaire de l’Égypte) tout en intensifiant simultanément les tirs de roquettes et en pénétrant plus profondément dans le territoire israélien. Israël n’accepte pas les conditions initiales palestiniennes pour un cessez-le-feu et intensifie ces raids en ciblant les principales infrastructures du Hamas et du Jihad.

Malheureusement, il semble que, malgré le lourd tribut que subit chaque partie dans ces affrontements, peu de choses ont vraiment changé sur le terrain depuis mai 2018, juste après le début de la « Marche du Retour ». Dans une certaine mesure, cela résulte du fait que le Hamas est bien conscient de l’inefficacité des tirs de roquettes contre Israël pour sa cause, et qu’il doit donc formuler de nouvelles idées pour maintenir sa lutte armée sans subir pour autant de grands dommages.

Israël n’a pas l’intention de lever les restrictions pour l’entrée à Gaza de marchandises à double usage qui pourraient aider les groupes terroristes y opérant à améliorer leurs capacités militaires. Toutefois, il est disposé à assouplir certaines limitations de l’activité économique à Gaza et à faciliter le processus d’investissement dans l’infrastructure de la bande de Gaza. L’Égypte surveille toujours de près la situation en autorisant un va et vient limité des Palestiniens de la Bande de Gaza vers le territoire égyptien. Le Hamas, en revanche, reste tout à fait déterminé à poursuivre les émeutes le long de la barrière de Gaza. Le Qatar, pour sa part, se montre réticent à présenter certains des projets nécessaires visant à aider les Gazaouis.

Quant au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, il demeure ferme dans son refus de fournir des fonds de l’Autorité palestinienne au Hamas. Rien donc n’a vraiment changé à la suite de cette guerre d’usure, sauf le nombre des victimes au sein des deux parties et les dégâts causés aux infrastructures à Gaza et en Israël.

Dans ce contexte, il est impératif de déterminer pourquoi les Palestiniens continuent de perpétrer des dommages en causant d’énormes souffrances des deux côtés, sachant parfaitement que rien ne change de manière significative sur le terrain.

  1. Premièrement, ils semblent vraiment craindre la puissance militaire de Tsahal et la possibilité qu’Israël renonce aux clauses des accords.
  2. Le Hamas et le Jihad islamique ressentent apparemment le besoin de se prouver à eux-mêmes, à leur population et aux Iraniens, qu’ils ne sont pas uniquement concentrés sur la vie quotidienne des Gazaouis, et n’ont pas perdu leur identité révolutionnaire et djihadiste.
  3. Il est possible qu’ils se sentent parfois obligés de servir les intérêts de l’Iran et de provoquer une escalade afin de faire comprendre à Israël et aux États-Unis qu’ils peuvent causer un préjudice considérable au principal allié des États-Unis au Moyen-Orient. Ce service à l’Iran s’inscrit dans le contexte de la tension croissante entre Washington et Téhéran, qui a été exacerbée ces dernières semaines.
  4. Les escalades ont pour objectif de détourner la population de la bande de Gaza de la crise économique et humanitaire, et de la mobiliser dans un but plus « important et plus noble » qui est de poursuivre sans relâche le combat contre tous les sionistes.
  5. Enfin, il semble que le Hamas pense pouvoir ainsi alléger un peu l’isolement et le blocus de Gaza en obtenant une assistance économique du Qatar, tout en accusant Mahmoud Abbas des difficultés en cours et en tentant de faire pression également sur l’Égypte, le Qatar et Israël pour que ce dernier améliore les conditions de vie à Gaza.

En d’autres termes, cette « guerre d’usure » à plusieurs volets n’a pas de prétention à changer fondamentalement la situation sur le terrain. Au contraire, le but de ces rounds est de poursuivre l’escalade. Ils sont utilisés, telle la « Marche du Retour », pour renforcer l’esprit de lutte contre Israël au sein des Palestiniens à Gaza et ailleurs.

Du point de vue israélien, cette guerre soulève de grandes questions quant à la politique à long terme à l’égard de Gaza. Actuellement, la stratégie repose sur la notion d’« accalmie contre accalmie », ce qui reflète l’intérêt d’Israël à éviter l’escalade et une volonté de vivre avec le statu quo.

L’ancien chef d’état-major, Gadi Eisenkot, planifiant une opération à Gaza (photo Tsahal)

La stratégie israélienne 9

Le fait qu’Israël accepte de vivre avec une organisation terroriste menaçant la vie de deux millions d’Israéliens découle de l’absence d’alternative au Hamas. Israël est capable de contrôler et de contenir cette situation. Il est donc réticent, pour le moment, à payer au prix fort la chute du Hamas.

Israël utilise une variété de leviers et mesures (opérations militaires, blocus de sécurité, pression et incitations économiques, coopération avec d’autres États arabes) destinés à maintenir le Hamas en capacité pour qu’il empêche des éléments plus radicaux à Gaza de perpétrer des attaques terroristes. Cette logique autorise le Hamas à monopoliser sa force, mais permet aussi à Israël de maintenir un Hamas suffisamment faible pour le dissuader de lancer des attaques sur Israël.

Israël est évidement préoccupé par l’amélioration du bien-être de la population de Gaza. Il s’efforce de faciliter et d’encourager les investissements arabes étrangers dans l’économie de Gaza et l’acheminement de l’aide humanitaire. Israël a montré à plusieurs reprises sa volonté d’engager des procédures susceptibles d’aider les habitants de Gaza à améliorer leur qualité de vie, malgré les relations compliquées en cours. C’est pourquoi Israël fait des efforts considérables pour pouvoir mettre en place une « régularisation » de la vie civile à Gaza.

La stratégie d’Israël est subordonnée à une coordination permanente avec l’Égypte, qui partage une frontière, et a un impact considérable sur la capacité d’Israël à atteindre ses objectifs. L’Égypte est heureuse de pouvoir coordonner ses efforts avec Israël sur cette question en raison de ses intérêts concernant, notamment, la répression d’éléments islamistes radicaux à Gaza, afin de les empêcher de renforcer des éléments similaires en Égypte, et surtout dans la péninsule du Sinaï.

Il est avantageux pour Israël de séparer l’Autorité palestinienne du Hamas. Cela étant, Israël ne mettrait pas d’obstacles à une réconciliation palestinienne éventuelle, même si celle-ci semble peu probable actuellement.

Israël a réussi à minimiser les dommages collatéraux causés aux résidents de Gaza, car ils vont à l’encontre des valeurs morales, des intérêts et du respect du droit international, en plus de porter atteinte à la légitimité internationale d’Israël.

Israël souhaite que les conflits avec Gaza n’empêchent pas sa capacité à se concentrer davantage sur les graves menaces, comme celles de l’Iran qui a renforcé sa présence sur le front nord du pays.

Israël est bien conscient du fait que tant que les protecteurs du Hamas – Turquie, Qatar, Iran – sont préoccupés par des problèmes plus urgents, le Hamas ne pourra pas changer radicalement sa situation actuelle sans céder à certaines des revendications d’Israël.

Un des tunnels terroristes de Gaza découverts et détruits par Tsahal

 

Une révision de la politique israélienne ?

La stratégie d’Israël à Gaza n’est pas si claire et précise sur les capacités du Hamas de conserver un monopole sur l’usage de la force à Gaza, et de pouvoir contrôler le Jihad islamique, principal mandataire de l’Iran dans la bande de Gaza, et à la fois superviser les éléments radicaux au sein de sa propre branche militaire.

Le Hamas est certes plus puissant que le Jihad islamique sur plusieurs plans et jouit à ce jour d’une relativement bonne coordination avec lui. Cependant, les dernières phases d’escalade indiquent que le Jihad islamique palestinien maintient une certaine indépendance dans sa politique.

De fait, on peut se poser la question : si le Hamas est mal équipé pour contrôler le Jihad islamique, ainsi que son aile militaire – comme cela avait été le cas précédemment – est-il toujours dans l’intérêt d’Israël de maintenir le Hamas au pouvoir alors que cela fait souffrir les habitants du sud d’Israël ?

A chaque round, l’objectif d’Israël est de frapper le Hamas avec une force telle qu’il sera contraint de contrôler les rebelles et sa propre branche militaire. Toutefois, à chaque fin de round, Israël pense avoir accompli sa tâche, mais se rend vite compte qu’il a commis une erreur de jugement. Le Hamas ne peut ou ne veut pas limiter toutes les intentions belliqueuses des autres factions.

Dès lors, Israël doit donc procéder à une réévaluation en profondeur de sa stratégie concernant l’avenir de Gaza. Si le Hamas ne peut pas instaurer un calme et une stabilité durables, qu’il le veuille ou non, il est illogique de poursuivre la stratégie actuelle.

Israël a deux options face à ce dilemme. Redoubler ses raids en réponse aux tirs de roquettes tout en continuant à accepter certaines revendications économiques du Hamas et le convaincre de maintenir un calme similaire à celui qui existait entre 2015 à 2018. Durant ces trois années, 68 roquettes avaient été tirées.10

Sinon, il faudra prendre l’ultime décision indésirable qui consiste à retirer le pouvoir au Hamas, une fois pour toutes.

Cette option sera bien entendu très coûteuse sur plusieurs plans. À court terme, et probablement aussi à long terme, le prix serait supérieur à presque toute autre solution. Cependant, ce prix, bien que grave, serait différent de celui que nous payons actuellement : permettre à une large population israélienne de vivre en permanence sous la menace physique et psychologique persistante des tirs de roquettes.

En conclusion, aucune des stratégies possibles ne peut résoudre le problème fondamental dans la bande de Gaza. Elle est composés principalement de descendants de réfugiés palestiniens endoctrinés par leurs dirigeants, pensant un jour « retourner » dans leurs foyers. Ce narratif palestinien, qui consister à lutter par tous les moyens contre le sionisme, perpétue le conflit et rend presque impossible une solution politique. Les slogans qui appellent Israël à trouver une solution politique au conflit sont malheureusement détachés de la réalité. Le contrôle de la bande de Gaza par le Hamas et le Jihad islamique aggrave ce problème, mais il sera probablement le même sous un régime du Fatah.

Le « deal du siècle » élaboré par l’Administration Trump se concentre apparemment sur l’amélioration de la situation économique à Gaza, ce que tout le monde souhaite vraiment. Cependant, s’il est conditionné par la promesse palestinienne de lutter éternellement contre Israël et le sionisme, cet accord ne fera pas long feu.

Dans ce contexte, et tant qu’Israël poursuivra la même stratégie qu’aujourd’hui, la « guerre aux multiples rounds » se poursuivra probablement.

Yossi Kupervasser

 


Annexes

 

Document 1 : Nombre de roquettes et obus de mortiers tirés chaque mois sur Israël depuis janvier 2018 (au total, 1875 roquettes et obus de mortiers ont été tirés depuis la « Marche du Retour »)

Monthly Distribution Chart

Document 2 : Nombres de victimes  au cours de chaque round de violences entre Gaza et Israël

Round Israeli casualties Palestinian casualties Number of targets hit by Israel Palestinian rockets fired
Dead Wounded Dead Wounded
1 (May 29, 2018)1112 0 5 0 0 60 150
2 (June 19, 2018)131415 0 0 0 4 25 67
3 (July 13-14, 2018)16 0 4 2 25 40 214
4 (August 8-9, 2018)17 0 8 3 (1 Hamas operative) 58 150 180
5 (October 25-28, 2018)181920 0 0 3 (youths who were placing explosives by the fence) 9 80 40
6 (November 12-13, 2018)2122 1 (Palestinian from Halhul) 100 7 (all Hamas operatives) 25 160 470
7 (March 25-26, 2019)23,24 0 7 0 7 58 89
8 (May 4-5, 2019)25 4 14126 27 (16 terrorist operatives, half from PIJ) 154 350 691
Total: 5 247 42 (27 of which were terrorist operatives or engaging in acts of terror) 282 923 1835

Document 3 : Les causes du déclenchement de chaque escalade de violences entre Gaza et Israël

Round Trigger that started escalation Location rockets landed in Israel Noteworthy Israeli strikes in Gaza
127 Rocket fired by PIJ in retaliation for the death of three operatives on May 27 Netivot, western Negev
228 Retaliation against Israel for striking incendiary balloon launching site Eshkol region, western Negev
329 Israeli response to wounding of IDF officer by a grenade thrown on July 13 Ashqelon, Sderot, Netivot, Gaza border towns Destruction of 5-story building (alKatiba- training ground for urban warfare)
430 Gunfire from Hamas position near Beit Lahia Ashqelon, Netivot, Beersheba, Gaza border towns Destruction of 5-story building used by Hamas
531 PIJ response to deaths of 5 Gazans killed in recent demonstration Sderot, western Negev, south of Ashqelon Missile strike on the four-story new headquarters of Hamas’ general security apparatus
632 Botched Israeli Special Forces operation near Khan Yunis and shooting at an Israeli bus near Gaza that was used by the IDF Gaza border towns, Ashqelon, Sderot, Netivot Destruction of al-Aqsa TV building, Hamas’ most important media outlet
733 Hamas rocket fire towards Mishmeret in central Israel Gaza border towns, Sderot
834 PIJ sniper attack that wounded two IDF soldiers Ashqelon, Ashdod, Qiryat Gat, Qiryat Malachi, Beersheba, Rehovot, Gedera, Gaza border towns Destruction of 7 story building, targeted killing of Hamed Ahmed Abd al- Khoudary

Document 4 : Le nombre de tirs de roquettes depuis 2006 contre Israël

Annual Distribution Chart

* * *

 

 


 Notes

https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2019/05/%D7%A7%D7%9C-101-19-E.pdf

https://www.timesofisrael.com/soldier-killed-by-gaza-sniper-fire-named-as-aviv-levi-21/

https://israelpalestinetimeline.org/2019deaths/

https://mfa.gov.il/MFA/ForeignPolicy/Terrorism/Palestinian/Pages/Wave-of-terror-Octobre-2015.aspx

https://www.maannews.com/Content.aspx?id=783451

https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2019/04/H_037_19.pdf

https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2019/05/E_104_19.pdf

https://mfa.gov.il/MFA/ForeignPolicy/Terrorism/Palestinian/Pages/Wave-of-terror-Octobre-2015.aspx

https://blogs.timesofisrael.com/does-israel-have-a-strategy-on-gaza/

10 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2019/05/%D7%A7%D7%9C-101-19-E.pdf

11 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2018/06/E_142_18.pdf

12 https://www.telegraph.co.uk/news/2018/05/29/dozens-rockets-fired-fired-gaza-israeli-heaviest-barrage-since-2014/

13 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2018/06/E_160_18.pdf

14 https://www.haaretz.co.il/news/politics/1.6195080

15 https://edition-m.cnn.com/2018/06/20/middleeast/gaza-israel-escalation-intl/index.html

16 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2018/07/E_181_18.pdf

17 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2018/08/E_202_18.pdf

18 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2018/10/E_259_18.pdf

19 https://www.aljazeera.com/news/2018/10/islamic-jihad-group-announces-gaza-ceasefire-israel-181027134405582.html

20 https://www.theguardian.com/world/2018/oct/28/gaza-three-boys-killed-in-israeli-airstrike-say-palestinian-medics

21 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2018/11/E_279_18.pdf

22 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2018/11/E_275_18.pdf

23 https://www.un.org/unispal/document/special-coordinator-mladenovs-briefing-to-the-security-council-reporting-on-unscr-2334/

24 https://israelpalestinetimeline.org/2019deaths/

25 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2019/05/E_102_19.pdf

26 https://mfa.gov.il/MFA/ForeignPolicy/Terrorism/Palestinian/Pages/Wave-of-terror-Octobre-2015.aspx

27 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2018/06/E_142_18.pdf

28 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2018/06/E_160_18.pdf

29 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2018/07/E_181_18.pdf

30 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2018/08/E_202_18.pdf

31 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2018/10/E_259_18.pdf

32 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2018/11/E_279_18.pdf

33 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2019/03/E_070_19.pdf

34 https://www.terrorism-info.org.il/app/uploads/2019/05/E_102_19.pdf


Pour citer cet article

Yossi Kuperwasser, « La bande de Gaza dans un cercle vicieux », Le CAPE de Jérusalem, publié le 6 juin 2019: https://jcpa-lecape.org/la-bande-de-gaza-dans-un-cercle-vicieux/

Photo de couverture : Des émeutiers de la “Marche du Retour” le long de la frontière avec Israël, le 27 avril 2018 (photo Mahmoud Hams/AFP).

NB : Sauf mention, toutes nos illustrations sont libres de droit.

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