Justice et équité pour alléger le fardeau national

Le débat public sur la “conscription pour tous” est légitime et crucial pour l’avenir de Tsahal et de l’Etat d’Israël. La présence de “parasites” au sein d’une société démocratique est immorale et révoltante. Comment pouvoir justifier le superbe slogan qui anime et caractérise les Israéliens depuis toujours, à savoir “Tsahal est l’armée du peuple”. Toutefois, il est aussi  dangereux d’inciter à la haine contre une minorité religieuse qui demeure fidèle à ses principes et à sa Thora depuis la nuit des temps.

Le débat est donc complexe et difficile à régler mais toutes les parties que forme la société israélienne, laïques et religieuses, juives et arabes, doivent apporter leur modeste contribution au service de l’Etat pour pouvoir ensemble alléger le fardeau national et relever les défis.

En 1948, lors de la création de l’Etat juif, Ben Gourion avait exempté   quatre cent jeunes Harédims du service militaire obligatoire. A l’époque, ils représentaient 0.07 pour cent de la population qui comptait six cents mille Israéliens. Depuis, avec une démographie galopante et bénite, le nombre a augmenté considérablement et il atteint aujourd’hui plus de  soixante mille.  Une partie d’entre eux s’est parfaitement intégrée dans Tsahal et tous servent  fidèlement dans des unités non combattantes telles que dans les services de communications ou de renseignements. Il existe aussi au sein de l’armée de nombreux soldats religieux sionistes et notamment des officiers supérieurs dans tous les états-majors. Au fil des ans, Tsahal a réussi à intégrer dans ses rangs, des druzes et des bédouins, et il trouvera toujours la bonne formule pour offrir à chaque nouveau circonscris une mission adéquate  dans les meilleurs conditions possibles. Nous devons laisser à Tsahal le soin exclusif de la mobilisation générale selon ses propres critères.

Dans ce contexte, il est aussi important de ne pas mépriser autrui en le menaçant de sanctions et de pénalisation inutiles, insociables, et impraticables. Le gouvernement Netanyahou a choisi l’union nationale dans le but justement de rassembler tous les jeunes citoyens israéliens en un service obligatoire et solidaire. Cela concerne également les jeunes laïcs réformés et indifférents dont le nombre grandit chaque année. Tsahal forme une excellente “école de la vie” mais tant que l’Etat juif demeure sans frontières défendables et vit sous les menaces proches et lointaines, nous ne pouvons  pas abroger le service obligatoire. Dans ces jours difficiles la mobilisation de professionnels dans une armée de métier comme en France ou aux Etats-Unis n’est pas réalisable.

D’ici là, le gouvernement doit agir graduellement mais persister dans sa démarche en évitant de prendre des mesures partisanes et irréalistes et en écartant les avantages capricieux de certains partis politiques.  Nous vivons un moment historique et seuls les intérêts nationaux et la raison de l’Etat prévalent à toute considération politicienne.