L’Iran des Ayatollahs à nos portes

Il y a 37 ans, le chah d’Iran, Mohamed Reza Pahlavi, a été contraint de quitter son pays à la suite d’un déferlement d’émeutes et de manifestations islamistes.

L’ami fidèle de l’Occident est lâchement abandonné. Celui qui a été le principal fournisseur de l’Etat d’Israël en pétrole part définitivement pour l’exil. Il a été le premier chef d’Etat étranger reçu au château de Versailles par Giscard d’Estaing. Cinq ans plus tard, le même président français accorde, à Neauphle-le-Château, près de Paris, l’asile politique au père spirituel de la révolution islamiste, l’ayatollah Khomeiny.

Non loin de la ville Lumières, un véritable réseau de propagande islamique se propageait avec l’appui inconditionnel de l’Internationale terroriste.

Le 1er février 1979, Khomeiny arrive en grand libérateur à Téhéran par un avion d’Air France mis spécialement à sa disposition. Arafat sera le premier visiteur reçu par le chef de la révolution. L’accueil est enthousiaste et la foule en délire. Le chef de l’OLP affirmera avec fierté que la révolution palestinienne ne tardera pas à triompher et que, grâce à Khomeiny, ses combattants marcheront en vainqueurs dans les rues de Jérusalem, « Al-Qods ».

La décision de Giscard d’héberger l’Ayatollah iranien en France, puis de l’installer à Téhéran a bouleversé totalement l’équilibre stratégique au Moyen-Orient au détriment des pays occidentaux et surtout d’Israël. Cette décision hâtive et maladroite a eu des répercussions néfastes. Elle a déstabilisé toute la région et encourage, aujourd’hui encore, le terrorisme international.  Elle a offert à Téhéran un régime abject qui nie la Shoah et prône la destruction de l’Etat sioniste par l’arme nucléaire.

Elle a surtout renforcé les mouvements islamistes fanatiques sur tous les continents, et notamment en Amérique latine, et a créé au Sud-Liban un mini-Etat islamiste avec le Hezbollah.

Aujourd’hui, Téhéran soutient aussi le Hamas, et les Houtis au Yémen. Les Ayatollahs se moquent éperdument des accords internationaux. La technologie de pointe, dont des systèmes sophistiquées acquis grâce au soutien de la Russie, permet à l’Iran de lancer un satellite spatial et de se doter de missiles balistiques capables d’atteindre Israël et une partie de l’Europe.

Depuis 37 ans le monde s’inquiète de l’étendard chiite et de la déstabilisation du Moyen–Orient mais laisse faire.

En dépit de l’accord signé à Vienne sur le nucléaire, l’Iran des Ayatollahs n’a pas changé de cap ni de visage, ce régime ultrareligieux demeure un Etat expansionniste, arrogant et terroriste qui n’a qu’un seul but : faire flotter l’étendard chiite au Moyen-Orient et partout ailleurs. Impliqué jusqu’au cou dans la crise syrienne, il vient de réussir avec le Hezbollah de s’emparer totalement du pays du Cèdre, en intégrant l’armée libanaise. Désormais, le Liban, si cher à la France, et qui fut naguère dirigé par des chrétiens-maronites, plonge tristement dans la terreur du chiisme iranien. La France qui a abandonné le chah commet la même lâcheté en laissant les Chrétiens d’Orient dans leur profonde détresse.

La prochaine étape des Ayatollahs sera de poursuivre cette expansion néfaste dans notre région. Leur but actuel est de conquérir à nouveau le plateau du Golan pour pouvoir prendre en tenailles les Israéliens.

Dans ce contexte, la rencontre du Premier ministre Nétanyahou avec Poutine à Moscou est urgente et tente de trouver avec le chef du Kremlin une entente pour empêcher les Gardiens de la Révolution islamique de s’approcher de nos portes.

Si Poutine fait la sourde oreille, eh bien, l’Etat d’Israël agira seul comme il l’a toujours fait dans le passé.

Freddy Eytan

 


Pour citer cet article :

Freddy Eytan, « L’Iran des Ayatollahs à nos portes », Le CAPE de Jérusalem, publié le 7 mars 2017: https://jcpa-lecape.org/iran-des-ayatollahs-nos-portes/


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