Bouteflika : une imposture algérienne

Comment ne pas penser à L’Automne du patriarche de Garcia Marquez, où est décrit le monde de la dictature à la sudaméricaine ? Cupidité, soif maladive du pouvoir, abus sexuels, telles sont les caractéristiques du pouvoir des tyrans. Mais dans ce document, nous sommes bien loin de la cocasserie et de la jubilation du roman colombien. Peut-être qu’à l’avenir, ce livre prendra une dimension burlesque s’agissant des aventures de « l’enfant adultérin d’un système grabataire et d’une démocratie violée ». Pour l’heure, il a des résonances tragiques, car il s’agit de l’avenir et de la dignité nationale de l’Algérie. Plus qu’une charge contre Abdelaziz Bouteflika, l’auteur établit une chronique du temps perdu dans la recherche d’un destin national digne des innombrables sacrifices du pays.

Il dénonce avec force autant l’arlequin transformé en héros que le système, porté par des parrains aux biographies falsifiées, qui l’a mis sur scène. Ce livre a le courage du combat mené à visage découvert. Mohamed Benchicou ne s’attaque pas à un prince déchu. Il brandit la braise de son indignation morale et de sa colère de citoyen à la face du « maître » de l’heure, tandis que ce dernier se réclame de l’amitié des puissants de ce monde, de la légitimité d’un scrutin tronqué, use de la puissance persuasive des milliards d’une cagnotte nationale détournée et de la force dissuasive d’une justice réduite au triste rôle de geôlier auxiliaire.
Oui, ce livre est véhément et sans concessions ! Mais il est surtout précis et documenté. Il repose sur des écrits, des témoignages et des documents indiscutables car authentiques.